• "Guérir du mal de l'infini" d'Yves-Marie Abraham lu par Audrey Vernon

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      "La décroissance nous invite à envisager la transition d’un monde fondé sur l’entreprise à un monde fondé sur les communs. Entre croître et durer, il faut choisir"
    Yves-Marie Abraham est professeur à HEC Montréal, où il enseigne la sociologie de l’entreprise et mène des recherches en sociologie de l’économie. Il est l’une des figures les plus en vue du mouvement de la décroissance au Québec. Il a codirigé, chez Écosociété, les ouvrages Décroissance versus développement durable et Creuser jusqu’où ?

     

    Guérir du mal de l'infini

    Produire moins, partager plus, décider ensemble

    Yves-Marie Abraham | Collection Polémos | 280 pages

    Nous sommes de plus en plus nombreux à comprendre qu’il n’y aura pas de « développement durable » et à envisager la « décroissance » comme seule manière d’arrêter la catastrophe en cours. Mais que porte ce mouvement et courant de pensée aux visages multiples? Synthèse claire et originale des réflexions qui s’inscrivent dans cette perspective, Guérir du mal de l’infini est aussi un convaincant plaidoyer pour refuser la croissance et envisager la transition d’un monde essentiellement basé sur l’entreprise vers un monde fondé sur les communs. Car le problème que pose la course à la croissance illimitée n’est pas seulement qu’elle détruit ce qui rend nos vies possibles, c’est aussi qu’elle nous éloigne sans cesse davantage de la liberté et de l’égalité qui nous ont été promises. Tel est le « mal de l’infini ». Pour en guérir, les prières aux gouvernements et les incantations vertueuses ne suffiront pas. Une vraie bataille est à mener, sur plusieurs fronts, et ce livre offre un moyen de s’armer pour avancer sur celui des idées.

    https://ecosociete.org/livres/guerir-du-mal-de-l-infini 

     

    “Il y a dans le travail des mains et en général dans le travail d’exécution, qui est le travail proprement dit, un élément irréductible de servitude que même une parfaite équité sociale n’effacerait pas. C’est le fait qu’il est gouverné par la nécessité, non par la finalité. On l’exécute à cause d’un besoin, non en vue d’un bien ; “parce qu’on a besoin de gagner sa vie”, comme disent ceux qui y passent leur existence. On fournit un effort au terme duquel, à tous égards, on n’aura pas autre chose que ce qu’on a. Sans cet effort, on perdrait ce qu’on a. Mais dans la nature humaine il n’y a pas pour l’effort d’autre source d’énergie que le désir. Et il n’appartient pas à l’homme de désirer ce qu’il a. Le désir est une orientation, un commencement de mouvement vers quelque chose. Le mouvement est vers un point où on n’est pas. Si le mouvement à peine commencé se boucle sur le point de départ, on tourne comme un écureuil dans une cage, comme un condamné dans une cellule. Tourner toujours produit vite l’écoeurement. L’écoeurement, la lassitude, le dégoût, c’est la grande tentation de ceux qui travaillent, surtout s’ils sont dans des conditions inhumaines, et même autrement. Parfois cette tentation mord davantage les meilleurs.”

    – Extrait des Écrits de Marseille Tome 4, Simone Weil, Oeuvres complètes (Gallimard)

     


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