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Accidents du travail : la France mauvaise élève en Europe - Tristan Gaudiaut
En 2021, 2,88 millions d'accidents non mortels ayant entraîné au moins quatre jours d'arrêt de travail et 3 347 accidents du travail mortels ont été recensés dans l’Union européenne (UE). Comme le montre notre carte basée sur les données d’Eurostat, la France fait partie des mauvais élèves européens en matière de sécurité sur le lieu de travail, avec 674 décès considérés comme accidents du travail recensés en 2021, soit 3,3 pour 100 000 employés (contre 1,8 en moyenne dans l’UE). En d'autres termes, cela signifie que presque deux salariés meurent chaque jour au travail en France.
Le nombre d'accidents mortels pour 100 000 travailleurs variait en 2021 de moins de 1,0 aux Pays-Bas, en Grèce, en Finlande, en Suède et en Allemagne à plus de 3,0 pour 100 000 employés en Roumanie, en France, à Malte, en Lituanie et en Lettonie. Les taux d'incidence les plus élevés parmi les États membres de l'UE étaient enregistrés en Lituanie et en Lettonie, avec respectivement 3,8 et 4,3 accidents mortels pour 100 000 travailleurs.
Au sein de l'UE, les secteurs de la construction, des transports et de la logistique, de l'industrie manufacturière, ainsi que de l'agriculture, de la sylviculture et de la pêche représentaient ensemble environ deux tiers (65,5 %) de tous les accidents du travail mortels en 2021 et près de la moitié (45,7 %) de tous les accidents du travail non mortels. Plus d'un cinquième (22,5 %) de tous les décès recensés au travail dans l'UE ont eu lieu dans le secteur de la construction, suivi du secteur des transports et de la logistique (16,7 %).
Tristant Gaudiaut - publié le 11 janv. 2024
source : https://fr.statista.com/infographie/12538/les-affections-psychiques-au-travail-se-multiplient/
Plus de 10 000 affections psychiques ont été reconnues comme accident du travail en 2016, selon les chiffres publiés par l'Assurance Maladie, relayés par l'AFP. Selon l'Assurance Maladie, la réalité serait plus proche de 20 000 que de 10 000 cas par an si l'on prend en considération la sous-déclaration de la nature psychosociale des accidents du travail.
Comme le montre notre graphique Statista, le coût de ces accidents de travail est estimé à 230 millions d'euros, à comparer aux 800 millions d'euros de troubles musculo-squelettiques et au milliard d'euros des lombalgies.
Les trois secteurs les plus concernés sont ceux des transports, du commerce de détail ainsi que le secteur médico-social - ils ont en commun d'être en contact avec le public.
Claire Jenik - publié le 16 janv. 2018
Informations complémentaires :
=> Le livre L'hécatombe invisible, enquête sur les morts au travail, de Matthieu Lépine
Ils s’appelaient Michel, Harouna, Franck, Romain, Hugo, Christiane, Yucel ou encore Teddy. Ils étaient ouvriers, travailleurs indépendants, apprentis, parfois même stagiaires. Tous ont en commun d’avoir perdu la vie dans l’exercice ou l’apprentissage de leur métier.
Matthieu Lépine dénombre les accidents du travail mortels depuis plus de quatre ans. Son ouvrage dévoile le bilan terrifiant de ce recensement inédit. Chiffres, témoignages, analyses, L’Hécatombe invisible lève un tabou sur une réalité ignorée : la mort au travail est un fait social majeur en augmentation qui concerne des travailleurs souvent jeunes et au statut précaire.
Non-respect des obligations de sécurité, négligence de la formation, recours massif à une main-d’œuvre intérimaire ou employée en sous-traitance, déresponsabilisation des entreprises, la dégradation généralisée des conditions de travail est au cœur des enjeux sur la question des accidents professionnels. Un document édifiant.
Matthieu Lépine enseigne l’histoire-géographie en Seine-Saint-Denis. L’Hécatombe invisible est son premier livre
=> Article Psycom Se désengager de son travail pour préserver sa santé mentale ? (revue de presse)
Tags : accidents, travail, emploi, sécurité, santé, formation, rendement, rythmes, statistiques, France, Union européenne, Gaudiaut, Lépine