•  Production La France d'après

     

    Pour Marx, au lieu d’être une chose, le capital est un rapport social entre les personnes.


     

    Origine de la dissymétrie capital-travail

     Le pouvoir dans le capitalisme découle de la propriété des moyens de production. Le salarié se soumet donc à la propriété.Comment cette dissymétrie entre capital et travail s’est-elle installée ?

    Le capital n’est pas seulement propriété des moyens de production, il est également argent.

     

    Entre le capital et le travail, celui des deux qui accédera à la domination sera celui qui pourra tenir le plus longtemps en se passant de l’autre. Le travailleur a besoin d’argent pour vivre tous les jours, il ne peut donc pas remporter le rapport de force. Le droit va venir durcir cet état de fait.

    On peut comprendre et expliquer la dissymétrie entre capital et travail de cette façon mais comprendre ne signifie pas justifier. Cet état de fait ne justifie pas le pouvoir des propriétaires sur la production.

     

    Constitution des collectifs de production

    Le discours libéral justifie ce rapport en s’appuyant sur l’entrepreneur et la légitimité de celui qui entreprend. Il affirme que cette légitimité s’étend au commandement de ceux qui entrent dans son entreprise.

    Mais on peut réfuter cette légitimité : Qu’est ce qu’un entrepreneur ? C’est une personne qui désire réaliser un projet. C’est un désir personnel qu’il ne peut réaliser seul, il a donc besoin du concourt d’autres personnes. Comment fera-il pour faire entrer d’autres personnes dans la réalisation de son projet ? La réponse capitaliste est simple et tranchante  : l’enrôlement ! Dans le capitalisme l’enrôlement porte le nom du rapport salarial.

    Voici une vidéo qui explique la représentation orthogonale de nos désirs dans le monde de l’entreprise selon Lordon :

    Le rapport d’enrôlement salarial est un rapport dissymétrique d’obéissance contre monnaie et il n’est pas un rapport égalitaire malgré le fait que les principes philosophiques du libéralisme lui même proclament l’égalité en droit de tous les individus.

    Comment la modernité parvient elle à se dépêtrer de cette contradiction entre les principes politiques qui proclament l’égalité en droit et d’autres parts les rapports sociaux qui bafouent ces principes ? Elle n’y arrive simplement pas…

     

    La ré-commune

    Pour rétablir de la cohérence il faut réaffirmer le caractère fondamentalement politique de toutes les formes de vie collective et quelques soient leur objet. Les collectifs productifs (les entreprises) sont donc des entités politiques.

    Si on reconnait leurs caractères politiques, on peut y importer tous les principes qui sont en vigueur tel qu’on les conçoit classiquement notamment le principe de l’égale participation de chacun aux affaires communes.

    L’entreprise est trop limitée en nombre et en finalité pour être une chose publique (re publica) mais on peut dire d’elle qu’elle est une chose commune de ceux qui y travaillent et la font vivre (re communa ou ré -commune).

    Ce langage permet de se donner la possibilité de faire tout une association d’idée : si en principe la démocratie est reconnue comme la seule forme admissible de vie de la ré -public alors elle devrait être considérée comme la seule forme d’organisation de la ré –commune productive.

    Dans l’entreprise capitaliste, la participation politique (le droit à la parole, le droit de décision sur la direction qu’elle va prendre, sur les salaires, les conditions de travail etc.) est entièrement indexée à la participation financière.

    Dans l’entreprise ré-communale, la participation politique revient aux salariés : c’est l’autogestion.

     

    Source : http://www.agoravox.tv/actualites/economie/article/frederic-lordon-redecouvre-le-39595

     

    Plus d'infos :

    => La pompe à phynance, le blog de Frédéric Lordon

    => Le site du journal Fakir

    => Le site de l'émission radiophonique Là-bas si j'y suis

    => Article Coût du Capital, la question qui change tout