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La vie s'écoule, la vie s'enfuit - René Binamé
La vie s’écoule, la vie s’enfuit
Les jours défilent au pas de l’ennui
Parti des rouges, parti des gris
Nos révolutions sont trahies
Le travail tue, le travail paie
Le temps s’achète au supermarché
Le temps payé ne revient plus
La jeunesse meurt de temps perdu
Les yeux faits pour l’amour d’aimer
Sont le reflet d’un monde d’objets.
Sans rêve et sans réalité
Aux images nous sommes condamnés
Les fusillés, les affamés
Viennent vers nous du fond du passé
Rien n’a changé mais tout commence
Et va mûrir dans la violence
Brûlez, repaires de curés,
Nids de marchands, de policiers
Au vent qui sème la tempête
Se récoltent les jours de fête
Les fusils sur nous dirigés
Contre les chefs vont se retourner
Plus de dirigeants, plus d’État
Pour profiter de nos combats
=> Ici la chanson "La vie s'écoule, la vie s'enfuit", interprêtée par Fanchon Daemers
"Que de temps perdu à gagner du temps ! " (Paul Morand)
"Ce que le vulgaire appelle du temps perdu est bien souvent du temps gagné." (Alexis de Tocqueville)
Isabelle Garo et Ulysse Lojkine invités de Guillaume Fondu dans En Avant Marx sur www.hors-serie.net. La suite ici : https://www.hors-serie.net/En-avant-Marx/2024-06-01/Dans-les-profondeurs-du-capital-id592
Le Capital fait partie des ouvrages qui ont fait époque. Rédigé par Marx sur une période de plus de vingt ans, il témoigne de toutes les recherches, hésitations, rectifications, etc. de son auteur. Les différents plans se sont succédé mais Marx semble avoir abouti à une partition en trois livres, qui proposent un enrichissement progressif de la notion centrale du monde capitaliste, le capital lui-même.
Dans le Livre I, sous-titré "Processus de production du capital", Marx étudie comment naît cette réalité sociale un peu particulière, le capital, qui semble à première vue un mystère total puisqu'il paraît être capable de produire de la richesse de manière totalement autonome, à la manière dont le poirier produit des poires, comme le dira Marx plus tard. Pour saisir ce mystère, Marx nous fait entrer dans les catégories de l'économie et de la réalité capitalistes, la marchandise et la monnaie, qui constituent déjà elles-mêmes des mystères puisqu'elles incarnent dans des objets tout un tas de rapports sociaux, ce qui permet par exemple à un morceau de papier de devenir billet de banque et donc de pouvoir commander du travail; ce qui nous incite également à identifier des "lois du marché" autonomes qui semblent désormais régir nos existences.
Marchandise, argent, capital: derrière ces trois réalités, pour Marx, on trouve du travail humain, social, collectif. Et c'est ce travail que Marx veut rendre sensible, en nous arrachant à la fascination avec laquelle nous percevons les objets capitalistes qui nous entourent. Derrière la marchandise que l'on consomme, il y a du travail, derrière la valeur abstraite que représente l'argent, du travail encore; et enfin et surtout, derrière l'enrichissement capitaliste, il y a le travail exploité du salarié. C'est là la racine du capitalisme, tel qu'il est né et tel qu'il prospère encore, devenant sans cesse plus hégémonique.
C'est à une étude de cette exploitation du travail que nous invite le Livre I du Capital, que nous parcourons ici avec Isabelle Garo et Ulysse Lojkine afin de comprendre la logique de dépossession généralisée qui meut le capital : dépossession des travailleurs de leur temps, de leur environnement, de leur savoir-faire, etc. Il faut connaître et comprendre la vie de ce capital, que Marx assimilait au personnage du vampire, pour imaginer ce que signifierait s'en débarrasser définitivement. [...]
Guilaume FONDU
Tags : René Binamé, Anarchie, Usine, Travail, Capitalisme, Autonomie, Décroissance, Consummérisme, Autonomie, Vie, Temps, Loisir, Jeunesse