• Le crash de l'A320 Germanwings interpelle sur l'intelligence de ceux qui nous gouvernent. - POJ

    Le crash de l'A320 Germanwings interpelle sur l'intelligence de ceux qui nous gouvernent. - POJ

    Hypothèse déjà évoquée à propos de la disparation du vol de la Malaysian Airaines dans l'Océan Indien (Vol MH 370 : un drame social ? - Mediapart), l'accident aérien qui s'est produit en France soulève des questions sur son caractère prémédité. Un des pilotes se serait enfermé et mis l'avion en descente jusqu'à sa colision au sol, tout en empêchant l'équipage de pénétrer dans la cabine (selon le New York Times Pilot Was Locked Out of Cockpit Before Crash - voir aussi Crash A320: la thèse du suicide du pilote évoquée). Cet accident interpelle sur l'intelligence de ceux qui nous gouvernent.
     
    Il serait temps en effet de commencer à réfléchir sérieusement sur l'incidence de la régression sociale pour la seule satisfaction des actionnaires ou des investisseurs. Un service low-cost repose sur une gestion low-cost des entreprises et des services publics qui créent des souffrances et des morts qu'il n'est pas possible d'ignorer.
     
    Les cadences infernales, les mauvais salaires, la dégradation des conditions de travail, ont été dénoncés en vain à France Télécom ou à la Poste. Les suicides continuent.
     
    Pire, l'Etat méprise les travailleurs et brade le code du travail comme l'illustre encore la loi Macron. Ce faisant, il prive tous les travailleurs de protection contre l'arbitraire en négligeant gravement le fait que tout travailleur fragilisé peut emporter dans son désespoir un nombre considérable de victimes.
     
    Cette spirale funeste n'est pas prête de s'améliorer avec la révision "libérale" en cours de la directive européenne sur le temps de travail hebdomadaire qui prévoit, notamment, de supprimer les récupérations dans les services d'urgence (hopitaux, pompiers, police, ...). On souhaite bonne chance aux usagers confrontés à un chirurgien épuisé ou à un policer exténué.
     
    Au-delà du dumping fiscal ou social et des délocalisations, il n'est plus possible d'admettre le diktat économique du modèle libéral actuel, dont le critère est celui de la rentabilité du capital, qui aboutit à mettre en concurrence le travail, la rentabilité du travailleur, avec le rendement de la spéculation, qui ne répugne pas à adopter des comportements illégaux voire franchement criminels.
     
    Les pilotes américains sont si mal payés que beaucoup doivent se trouver un travail d'appoint. On imagine la motivation et la sécurité des passagers quand le pilote enchaîne un vole après une journée de travail... (Lire Faut-il demander le salaire du pilote avant de prendre l'avion )
     
    En l'espèce, les actionnaires de la Lufthansa doivent s'interroger sur les conditions de travail de leur personnel et la pertinence de leurs exigences de rentabilité. Angela Merkel doit s'interroger sur le modèle politique qu'elle défend. François Hollande et Manuel doivent s'interroger sur la justesse à promouvoir l'Allemagne comme un modèle alors que ce pays est en échec (25% de la population - l'électoarat CDU - y détient 99% de la richesse nationale).
     
    L'accident d'avion de la German wings est une métaphore de la politique économique qui conduit l'Europe au tapis.
     
    Ce n'est pas plus la compétence du pilote dans l'avion qui pose question mais la compétence des gouvernements à détruire les conditions de travail et les droits sociaux pour transformer cela en recette économique, en succès politique. Le terrorisme, qui se traduit aussi par une forte tendance suicidaire, est aussi une conséquence des dégradations sociales. Plutôt que de s'interroger sur les causes d'un fiasco policier sanglant, l'assemblée nationale a fait une ovation au premier ministre, s'apprête à voter une énième loi liberticide (Loi Urvoas) comme elle travaille à la régression sociale (Loi Macron). Il y a donc lieu à s'interroger sur l'intelligence des politiques à maintenir leur discours et leur action en considération des conséquences du désespoir social qu'ils produisent.
     
    A force faire tomber les prix, ce sont ne sont plus seulement les travailleurs, mais aussi les consommateurs qui vont au tapis. 150 morts. Les actionnaires sont autrement plus dangereux que les frères Kouachi et Coulibaly et le gouvernement est le premier à faire l'apologie des actionnaires. Sera-t-il convoqué au commissariat ?

    Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/poj/260315/suicide-de-salaries-1-quand-un-pilote-se-suicide-au-travail-a320-d-aipx-vol-germanwings-4u-9525-de-barcelon

    Plus d'infos :

    => Article CQFD, Faire sans pilote

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