• Limites à la croissance - Modèle World3

    Limites à la croissance - Modèle World3 

    World3 est un modèle qui permet une simulation informatique des interactions entre population, croissance industrielle, production de nourriture et limites des écosystèmes terrestres.

    Il a été créé pour une étude du Club de Rome qui a été l'auteur du modèle et du livre The Limits to Growth (en français, Halte à la croissance ?). Les principaux créateurs du modèle sont Donella Meadows, Dennis Meadows et Jørgen Randers.

    Ce modèle est détaillé dans le livre Dynamics of Growth in a Finite World. Il rajoute de nouveaux éléments à World2, le modèle de Jay W. Forrester. Depuis, World3 a été légèrement ajusté afin d'obtenir le modèle World3/91 utilisé dans le livre Beyond the Limits lui-même réajusté afin d'obtenir World3/2000 publié par l'organisme Institute for Policy and Social Science Research.

    source : https://fr.wikipedia.org/wiki/World3

     

    Ci-dessous, documents partagés et commentés par Philippe Gauthier : 

    Déplétion pétrolière : le tableau qui résume tout !

    Production pétrolière, historique et future (estimée) ventilée par type de produit, sur la base des données disponibles en 2012 (elles ont peu évolué depuis). Tableau compilé par Colin Campbell, donc ce ne sont pas de simples projections de croissance, mais cela tient compte de la géologie et prévoit le pic pétrolier (tous produits) vers 2025,

    Limites à la croissance - Modèle World3

     

    Un autre tableau intéressant (réalisé en 2015) essayant de détailler la mécanique du pic pétrolier. En gros, l'auteur traite le sursaut du pétrole de roche-mère comme un phénomène passager, qui crée des surplus (et une baisse des prix) pendant quelques années. La production atteint son maximum en 2022, mais à un niveau encore supérieur à la demande (ce scénario paraît aujourd'hui douteux en raison de la faiblesse des investissements entre 2014 et 2017). L'offre et la demande atteignent ensuite un point d'équilibre entre 2027 et 2032, selon le scénario de croissance retenu (celui à 2% me paraît le plus réaliste en ce moment).Limites à la croissance - Modèle World3

    Plus d'infos :

    => Article Minuit et quart - 01 novembre 2018 - Mathieu Auzanneau (sur son blog OIL MAN chroniques du début de la fin du pétrole). Extraits :

    Si comme tous les observateurs j’ai été (et je reste) surpris par l’ampleur du boum du pétrole de schiste aux Etats-Unis, le diagnostic général, à mes yeux, ne change pas. Loin de pouvoir incarner encore un remède à la raréfaction des sources de pétrole conventionnel, l’émergence du pétrole de schiste m’apparaît pour l’heure avant tout comme un symptôme de cette raréfaction.
    [...]
    Cette stagnation depuis 2005 de la somme des extractions des principaux pays pétroliers mondiaux, en dehors des Etats-Unis et de l’Irak, se produit en dépit du fait que les dépenses d’investissement (les « Capex ») dans le développement de la production d’hydrocarbures ont plus que doublé entretemps.
    [...]
    La Russie, qui figure au premier rang des pays exportateurs d’hydrocarbures, semble promise à un déclin imminent, après une longue résurgence depuis le début de l’ère Poutine. La production russe est assurée pour l’essentiel par les vieux champs de Sibérie occidentale, dont il deviendra de plus en plus délicat de maintenir la production. Ce pronostic de déclin, répété depuis plusieurs années par l’Agence internationale de l’énergie, est désormais brandi publiquement par nul autre que le ministre russe de l’énergie en personne.[...]

    Dans son rapport annuel de 2016, l’Agence internationale de l’énergie indiquait que les Capex [dépenses d'investissement] de l’industrie des hydrocarbures devraient impérativement remonter aux alentours de 700 milliards de dollars par an – niveau atteint avant la chute des cours du baril en 2015, contre près de 400 milliards aujourd’hui – pour espérer repousser la menace d’un déficit d’offre pétrolière à l’horizon 2020, menace pointée à diverses reprises depuis la chute des cours par plusieurs figures majeures de l’industrie, telles que le patron de Total ou encore le ministre saoudien de l’énergie.[...]
    Bref, les limites physiques à la croissance économique, telle qu’elle est alimentée depuis 150 ans par le pétrole, me paraissent se dessiner de plus en plus nettement.
    [...]
    Un historien russo-américain, Peter Turchin, a démontré de façon convaincante l’existence de cycles historiques de croissance et d’effondrement des sociétés liés à la capacité – ou à l’incapacité – des ressources naturelles à perpétuer le développement de ces sociétés. A travers les exemples de l’empire romain, de la France du Moyen Age, ou encore de la Russie impériale, on y voit les sociétés d’abord croître sans développement des inégalités entre le peuple et les élites, puis la population et les revenus des classes populaires passer par un maximum, permettant aux élites de proliférer grâce à la captation d’une rente abondante comme jamais.

    Puis : les guerres, les famines, longtemps. Non.


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