• Professeur de Philosophie à l'Université de Moncton - Campus de Shippagan - dans la province du New Brunswick, grand ouest canadien, Alain Deneault revient en France pour la sortie de son dernier ouvrage « Faire que » (Lux éditeur). Deux cent pages de jus de crâne partant d’un constat édifiant : « Face à l’inouï, on ne peut comparer la situation à rien. Comme l’« ambiance » et l’« atmosphère », qui désignent à la fois un état d’esprit collectif et, respectivement, l’environnement et les fluides gazeux entourant la planète, le terme « climat » nomme une émotion sociale éprouvée sur le plan de l’intime, en même temps qu’un moment météorologique. C’est un climat hostile. En l’état, désormais, il est inouï, ne correspond à rien, ne se raconte pas. Il nous échappe, nous hante, nous trouble, nous effraie. On ne parle que de lui mais en ne sachant plus comment. Ça chauffe. » écrit Deneault dans les premières pages de son livre. Le Monde est inouï. Le réchauffement climatique est inouï. Et notre avenir l’est tout autant. Évoquant tour à tour l’addition énergétique sans fin que nous allons devoir payer, les holdups sémantiques qui de développement durable en écologie politique douteuse, nous empêchent de voir et de dire le réel, le philosophe juste sorti de son île canadienne atterrit à Blast pour nous livrer son angoisse sur un bon tiers de son livre et de son entretien, avant de réfléchir à la question : doit-on s’interroger sur ce que l’on doit faire pour sortir de l’impasse politique ou nous lancer très vite dans le « Faire que… » posé en couverture de son livre : Alors que faire ? « Changer de question », écrit Deneault qui s’appuie entre autres sur les travaux de Derrida et Nancy pour quitter la position stationnaire et contemplative qu’elle suppose et considérer sa contradiction fondamentale car demander « que faire ? » c’est déjà faire, c’est déjà muter. Le philosophe est donc venu pour essayer de réfléchir avec nous aux solutions. Et il parvient à nous convaincre. Ce qui était loin d’être évident. Avez-vous déjà entendu parler des bio-régions ? Non ? Cliquez sur le lien, écoutez Deneault interrogé par Denis Robert et voyez ce qu’on peut faire pour vous aider.

     

    La question environnementale est un enjeu qui traverse toutes les couches de nos sociétés : Etat, entreprises et société civile. Logique puisque l'état de la planète est lié au système qui régi notre monde et dans lequel nous baignons toutes et tous : le capitalisme. Alors que les initiatives se multiplient du côté des citoyennes et des citoyens, et à quelques jours du lancement de la COP24, faisons un petit état des lieux de l'(in)action du secteur privé et de certains acteurs publics.

    Climat : faire face pour éviter l'effondrement - Alain Deneault

     

    Alice Baillat est spécialiste thématique Migration, environnement et changement climatique (MECC) à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). 

    Auteure de différents articles et chapitres d’ouvrage, elle a co-écrit avec Lucile Maertens un chapitre sur le traitement des enjeux migratoires et sécuritaires lors de la COP21 dans Globalising the Climate. COP21 and the Climatisation of Global Debates (Stefan C. Aykut, Jean Foyer et Edouard Morena (eds.), 2017, Routledge) ainsi qu’un chapitre sur la prise en compte des questions environnementales à l’Assemblée générale des Nations Unies dans L’Assemblée générale des Nations unies (Guillaume Devin, Franck Petiteville, Simon Tordjman (eds.), Presses de Sciences Po, à paraître en 2020).

    Entre 2017 et 2019, Alice Baillat a travaillé comme chercheuse à l’IRIS [Institut de Relations Internationales et Stratégiques] au sein du pôle Climat, énergie et sécurité, plus particulièrement dans le cadre de l’Observatoire Défense et Climat, aux côtés de Bastien Alex et Francois Gemenne. Elle a également rejoint l’équipe du pôle Asie et travaillé en particulier sur la situation des Rohingyas au Bangladesh et en Birmanie. Elle contribue en outre aux activités pédagogiques de l’IRIS Sup’.

    Titulaire d’un doctorat en relations internationales de Sciences Po Paris, Alice Baillat a consacré ses recherches doctorales à la diplomatie climatique du Bangladesh, un pays dans lequel elle a voyagé et séjourné à plusieurs reprises depuis 2011.

    Informations complémentaires :

    => Articles de ce blog avec le philosophe canadien Alain Deneault :

    - L'article Les médiocres ont pris le pouvoir et conduisent le monde à sa perte - Alain Deneault

    - Le livre numérique (visionnable et téléchargeable) Noir Canada, pillage, corruption et criminalité en Afrique - Alain Deneault