"La décroissance n'est ni une "croissance négative" ni le simple envers de la croissance telle que nous la connaissons aujourd'hui. Elle doit être comprise, au contraire, comme une remise en question radicale des présupposés matériels et idéologiques sur lesquels repose l'imaginaire de la croissance officielle, ou plus exactement (puisque tel est le vrai nom de cette dernière) de cette accumulation illimitée du capital que constitue, depuis l'origine, le principe même de la civilisation libérale et qui nous est présentée à longueur d'écran comme un processus naturel, inéluctable et irréversible, censé résoudre tous les problèmes rencontrés par les sociétés humaines.
Or il existe au moins deux types d'objections de bon sens qui invitent à critiquer un tel mythe. D'une part, nous vivons dans un monde fini, ce qui implique que les ressources de la nature ne sont pas inépuisables (et ceci vaut désormais tout aussi bien pour ces « terres rares » dont l'exploitation intensive conditionne pourtant le développement de ces « nouvelles technologies » dont les idéologues libéraux nous promettent monts et merveilles). Et d'autre part, l'idéologie de la croissance ne peut, par définition, intégrer dans ses calculs abstraits que les activités humaines qui dégagent de la valeur marchande ajoutée.
D'un village malgache qui pratique l'auto-subsistance alimentaire, on dira donc qu'il ne crée aucune richesse nouvelle tandis qu'à l'inverse, ceux qui spéculent sur le prix du riz ou du blé (quitte à affamer pour cela des régions entières de la planète) seront considérés par les dirigeants du FMI comme des entrepreneurs parfaitement rationnels et donc, à ce titre, comme de véritables bienfaiteurs de l'humanité. Ce primat structurel de la valeur d'échange sur la valeur d'usage conduit donc, et de manière inéluctable, à édifier un monde dans lequel on privilégiera toujours la satisfaction des envies et des caprices les plus immatures (un écran plat, un iPhone, une nouvelle voiture) au détriment des besoins matériels et moraux les plus élémentaires de l'humanité (la santé, l'éducation, le logement, la culture, un travail décent, etc.).'' Jean-Claude Michéa Source : http://www.hansen-love.com/article-la-religion-du-progres-j-c-michea-86833964.html
Vidéo "Faut-il remettre en cause le mythe du progrès ?" - Boris Cyrulnik, Yves Paccalet, Pierre Rabhi
Vidéo "Progrès, que ton nom soit sanctifié"
Les affres du progrès technologique
France - 14 Août -Jean-Michel Djian (*)
Pas une entreprise, qu'elle soit publique ou privée, n'échappe à cette déferlante technologique virtuelle qui transforme l'impatience du consommateur en une boule de nerfs.
(*) Jean-Michel Djian est journaliste et écrivain.
Partout dans le monde, la parole de l'usager est de plus en plus réceptionnée par et dans des répondeurs, des sites anonymes uniformisés, des plates-formes d'écoutes téléphoniques délocalisées, des services clients standardisés où leurs responsables, quand ils vous écoutent sont, au mieux, compatissants, au pire impuissants.
Pas une entreprise, qu'elle soit publique ou privée, n'échappe à cette déferlante technologique virtuelle qui transforme l'impatience du consommateur en une boule de nerfs. Car désormais la pratique de la voix enregistrée ou de l'écran tactile s'est poliment mais sûrement substituée à un échange verbal qui, au-delà de son caractère archaïque, avait pourtant le mérite de nous rappeler que nous sommes d'abord des humains doués de parole.
Pour modifier une réservation de train, changer un vol, compléter un contrat d'assurance, joindre un service après-vente, installer ou réparer une box WiFi, des messageries standards vous imposent des temps d'attente, de la publicité, des injonctions répétitives avant que, dans le meilleur des cas, vous n'obteniez un interlocuteur. Et par un artifice de communication aussi efficace que pernicieux, ce qui est devenu désormais pour beaucoup une source d'anxiété passe pour un progrès.
Faut-il en rire ?
Ce phénomène étrange, à peine palpable, offre la particularité d'agacer tous ceux qui, ne tarissant pourtant pas d'éloges sur les vertus pratiques d'Internet, des bornes et des plates-formes numériques, sont contraints de constater que le mal est peut-être pire que le bien. Au nom de la rentabilité, les guichetiers se raréfient dans les gares et les aéroports, tandis que le contentieux ne cesse d'enflammer les services clients tellement les consommateurs, et en particulier les plus âgés, sont excédés par l'irrésolution de leurs (petits) soucis.
Que n'a-t-on imaginé de plus intelligent, pour résoudre d'aussi nombreux tracas administratifs, que cette volonté d'y répondre par un surcroît de technologie ? Anecdote récente, toute personnelle : un SMS m'annonce que je vais recevoir un colis par Chronopost, entre 8 h et 9 h 40, tel jour et à telle adresse. Le colis n'arrive pas. Je réponds donc au SMS anonyme qui me précise que le destinataire ne peut recevoir de message. J'appelle la Poste du village. Un répondeur m'informe que désormais un numéro standard existe pour toute la France.
Quand enfin j'obtiens quelqu'un au bout du fil, il me dit qu'il faut s'adresser directement à Chronopost pour les réclamations. Quand, enfin, je joins un interlocuteur, après avoir soigneusement attendu onze minutes et articulé bêtement trois fois le numéro du colis, c'est pour m'entendre dire, dans un français approximatif, qu'un bug informatique empêche d'accéder à « la traçabilité » de mon produit. Véridique. Faut-il en rire ou en pleurer ?
Quand le Grand Schtroumpf est en voyage, il se passe de drôles de choses au village des Schtroumpfs. Ceux-ci en profitent souvent pour faire mille et une bêtises.
Cette fois-ci, le Schtroumpf Bricoleur a décidé d'inventer des machines pour alléger le dur labeur du Schtroumpf Boulanger, du Schtroumpf Meunier et du Schtroumpf Bûcheron. Très vite, ces inventions suscitent l'intérêt de toute la communauté.
Co-dessinateurs : P. Garray & L. Borecki - Co-scénaristes : P. Delzenne et T. Culliford
Séduits par la vie facile, les Schtroumpfs réclament tous des mécaniques qui les aideront à accomplir leurs tâches quotidiennes, même les plus banales. Bientôt, le village est ainsi envahi par une multitude de robots aux fonctions les plus variées...